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Mercredi 24 août 3 24 /08 /Août 19:51

 

En ce mois d'août ensoleillé, Sébastien a enfin l'occasion de tenir sa promesse, faite à Ariane, de l'emmener faire une promenade à moto. Depuis des mois, ils essaient de trouver un créneau où ils soient tous deux disponibles, mais, avec leurs emplois du temps surchargés, ça n'a pas encore été possible. D'autant que la météo de juin et juillet n'a pas été franchement coopérative.

 

Ils se sont donnés rendez-vous à la terrasse du café, sur la place de la mairie. Enfin, sur la place de l'église également. Leur village n'était qu'un bourg à l'origine, et comme tous les bourgs de Bretagne, ce sont le café et l'église qui ont été les premiers bâtiments à vocation sociale à être construits.

 

Elle est déjà là lorsqu'il arrive. S'il y a une qualité qu'il apprécie chez Ariane, outre sa grâce et sa délicatesse, c'est sa ponctualité et sa bonne humeur quasi-permanente et communicative.

 

  • Salut miss, comment vas-tu? Prête pour ta première chevauchée?

  • Bien sûr, ça fait un moment que je n'attends que de pouvoir enfourcher ta machine. C'et bien comme ça qu'on dit?, ajoute t'elle en le voyant s'empourprer légèrement, un sourire en coin se dessinant sur son visage.

  • Si, si, c'est juste que ça me fait bizarre d'entendre ces mots dans ta bouche...

 

Ils échangent à nouveau un grand sourire, devant le comique de ce discours à double sens, puis se mettent à parler un peu de tout et de rien. Ca fait trois semaines qu'ils ne se sont pas vus et ils n'admettront pas qu'ils se sont manqués, mais cela s'entend en second plan derrière les paroles, comme cela se devine derrière leurs regards et leurs gestes affectueux.

 

Cela fait des années qu'il se connaissent. Ils ont partagés leurs joies et leurs peines, leurs amours déçues, et une grande complicité s'est installée entre eux, qui a survécu au départ d'Ariane pour un autre département, lorsqu'elle y a trouvé du travail.

 

Mais entre eux, tout a toujours été platonique, malgré la tension palpable qui s'est souvent installée. Ils ont même partagé la même couche à plusieurs reprises, et se sont endormis et réveillés tout simplement dans les bras l'un de l'autre.

 

Intérieurement, Sébastien est tiraillé. Il est très attiré par cette jeune femme qui a cinq ans de moins que lui, mais il ne parvient pas à savoir si ces sentiments plus profonds que de la simple affection sont ou non partagés, à cause justement de cette complicité.

 

Ariane tient une place importante dans sa vie. Et son départ a été un véritable déchirement pour le jeune homme.

 

Mais pour le moment, l'humeur est au beau fixe. Le soleil est de la partie, il n'y a pas énormément de circulation à cette heure; tout le monde est déjà à la plage ou réfugié à l'ombre pour se protéger de la chaleur.

 

Leur verre fini, une limonade pour lui, et un café allongé pour elle, les voici enfin devant la moto de Sébastien. Il équipe son amie, lui explique les réglages de la dorsale, du blouson, du casque. Vérifie qu'elle s'est bien équipée de bottes sous son jean, et l'aide à enfiler tout le harnachement, vérifiant et revérifiant le serrage de chaque pièce d'équipement sans remarquer que les yeux de la jeune femme cherchent les siens en permanence.

 

Lorsqu'enfin il se redresse pour vérifier le serrage de on casque, quelque chose dans ce regard le trouble et lui fait perdre un instant ses moyens.

 

  • Quelques conseils avant de prendre la route si tu veux bien. Première chose, ne te sers pas des poignées de maintien dans un premier temps. Vu que c'est ta première balade à moto, il vaut mieux que tu t'accroches à ma taille, pour mieux suivre les mouvements de la moto. On a naturellement tendance à se mettre au « rappel », lorsque la moto penche parce que ce n'est pas un mouvement naturel et qu'on a la sensation de chuter. Mais au contraire, il faut arriver à faire « corps » avec la moto, à suivre ses mouvements pour éviter de la déséquilibrer. Sinon, elle se redresse, elle ne tourne plus aussi bien dans le virage, et il y a un risque de chute. Mais ne t'en fais pas, aux vitesses auxquelles on va rouler, il n'y a pas beaucoup de risques. D'acccord?

  • D'accord. Je m'accroche à toi alors. Je peux m'appuyer sur le coffre à l'arrière?

  • Oui, bien sûr, mais essaie tout de même de bien t'accrocher à moi dans un premier temps. Et si ça va trop vite pour toi, tu me tapes sur l'épaule. Avec le bruit du moteur, on ne pourra pas se parler. Il y a des systèmes radios ou intercoms, mais mes casques ne sont pas équipés. Si tu veux qu'on s'arrête, tu me donnes un petit coup sur la hanche, et si tu veux qu'on tourne à une intersection, tu poses ta main sur ma cuisse du côté où tu souhaites aller. Ca marche?

  • Oui, oui, pas de problème.

  • OK, alors, je vais monter en premier, démarrer, sortir la moto de sa place de stationnement, et ensuite, tu montes derrière moi en te servant du cale-pied gauche. Ne pose pas les pieds sur les valises, tu risques de glisser.

  • Ca roule.

  • Bien, on n'a plus qu'à y aller alors.

 

Sébastien monte en selle, retire la béquille, démarre le moteur, et le voici rapidement prêt à sortir de sa place de stationnement. Ariane grimpe derrière lui, et il sent ses bras menus enserrer sa taille, et malgré sa dorsale, il perçoit le contact de sa poitrine qui vient s'appuyer contre son dos. A ce contact, une boule se forme dans sa gorge. Heureusement qu'elle est derrière lui et qu'elle ne peut pas le voir rougir sous son casque...

 

Ariane, quant à elle, se sent rapidement à l'aise passées les premiers croisements, et elle se concentre sur les mouvements du corps de Sébastien, dont elle perçoit les muscles qui se contractent sous son blouson léger. Jamais encore elle n'avait réalisé à quel point il était musclé. Il n'en a pas vraiment l'air, même s'il a effectivement les épaules larges et puissantes. Ses muscles fins et bien dessinés sont tellement bien équilibrés qu'ils ne sont ni saillant, ni flasques. Elle se remémore malgré elle l'image de ce jeune homme sortant de la douche, une simple serviette nouée autour de la taille lorsqu'ils se logeaient mutuellement, le contact de sa peau tannée par le soleil lorsqu'elle s'endormait dans la chaleur soyeuse de ses bras, la douceur avec laquelle il la prenait parfois par la taille pour appuyer ses bises ou pour la prendre dans ses bras à l'occasion.

 

Sébastien... Pourquoi ne l'a t'elle jamais perçu de cette façon depuis toutes ces années? Non pas qu'elle aie enchainé les conquêtes sentimentales, mais il l'a vue sortir avec l'un de ses amis, qu'il lui avait présenté, sans rien dire. Il l'avait vue souffrir après sa rupture d'avec un autre homme, l'avait réconfortée, soutenue et aidée à remonter le pente, sans faire le forcing ou se mettre en avant comme l'homme qu'elle recherche et avec qui elle pourrait partager sa vie. Elle hésite parfois à faire le premier pas, elle ne sait pas s'il partage ou non ces sentiments... D'ailleurs, est-ce que ce sont des sentiments, ou juste des pulsions qui l'attirent elle, le pousse dans les bras de ce beau jeune homme?

 

Les kilomètres défilent, Ariane se sent de plus en plus à l'aise. Comme il l'a promis, Sébastien conduit prudemment, sans à-coups. Elle se laisse emporter par les trépidations du moteur, s'enivrent des parfums de la nature qui les entoure. Elle comprend mieux maintenant ce qui attire Sébastien dans la moto, cette proximité avec son environnement immédiat, la sensation du vent sur la toile de son blouson, les fragrances des plantes en bord de route, de l'herbe et des champs fraîchement coupés, de la marée qui se retire... C'est si enivrant...

 

Ils roulent ainsi pendant une demi-heure avant de faire une première pause en haut d'une falaise, à un endroit où seule une moto peut se garer tant l'accotement est étroit. La vue est à couper le souffle. Elle entend le fracas des vagues qui s'écrasent au pied de la falaise une fois son casque retiré, observe le vol des oiseaux de mer un peu plus bas. Elle s'approche du bord et sent bientôt la présence du corps de Sébastien tout près du sien. L'accotement est effectivement très étroit, et elle prend appui contre le corps du jeune motard, posant sa tête contre la clavicule de celui-ci. En silence, ils savourent tous deux le moment.

 

  • Ca te dit d'aller voir un peu plus bas? Il y a une petite route qui descend un peu plus loin et une petite grève vraiment sympa, surtout à cette heure de la journée. Tu verras, la lumière y est magnifique.

  • D'accord, allons-y.

 

Ils remontent en selle, reprennent la route, et Sébastien s'engage au ralenti sur une voie carrossable étroite et à peine entretenue, qui descend au milieu des arbres, ponctuée d'épingles qu'il négocie avec prudence, et après quelques minutes, les arbres laissent la place à une petite grève de galets déserte qui s'ouvre sur la baie.

 

Effectivement, à cette heure de la journée, la grève est baignée de soleil, et les reflets du soleil sur la mer l'éblouissent malgré l'écran solaire intégré à son casque.

 

Sébastien gare la moto à l'entrée du chemin, descend de moto, et vient la rejoindre après avoir récupéré un sac dans son top-case.

 

  • Alors, qu'est-ce que tu en dis?

  • C'est incroyable que je n'aie encore jamais vu cette grève. J'habite ici depuis toujours, et pourtant je ne connaissais pas du tout cet endroit. Comment tu en as entendu parler?

  • J'y suis venu en planche à voile un jour où j'avais besoin de faire une pause pour réparer mon pied de mât, et j'ai passé quelques jours à chercher l'entrée de ce chemin avant de trouver il y a deux semaines environs. Tu es la première personne à qui je le fais découvrir.

  • Mmmh, merci, et qu'est-ce qui me vaut cet honneur?

  • Et bien, ton initiation en tant que passagère à moto bien sûr, ajoute t'il avec un grand sourire, ouvrant le sac pour en sortir une bouteille de cidre enveloppée dans un torchon et deux tasses en terre cuites emmitouflées dans une serviette qu'il étend sur l'herbe folle en haut de la grève. Ca se fête, non?

  • Tu as vraiment plein de surprises Séb', merci.

  • De rien, tu le mérites, conclut-il en appuyant sa remarque d'un clin d'œil.

 

Sous le soleil, et maintenant qu'ils sont arrêtés, ils retirent tous deux les couches de protection, mais Ariane s'empêtre entre le blouson et la dorsale. Elle ne parvient même pas à dégrafer son casque.

 

  • Attends, je vais t'aider.

 

Sébastien se retrouve face à elle, en t-shirt et pantalon, et elle sent ses mains se glisser sous la mentonnière, dégrafer le casque et le lui retirer, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre pendant un instant. Inconsciemment, elle ne peut à ce moment empêcher son regard de descendre vers les lèvres du jeune homme. Elle est dévorée par l'envie de l'embrasser, de le goûter... Mais l'instant passe aussi vite qu'il est venu, et Sébastien s'attaque à la fermeture du blouson.

 

L'instant n'a pas échappé non plus au jeune homme, qui sent le corps de la jeune femme qui tend à se rapprocher de lui alors qu'il fait glisser ses mains le long de son corps pour le libérer de son carcan de fine toile cordura. Il fait glisser le blouson de ses épaules, et leurs visages s'effleurent à nouveau, et c'est à son tour d'être désarçonné par le parfum de la jeune femme, alors qu'il sent les mains de celle-ci qui viennent se poser sur la ceinture de la dorsale qu'il n'a pas encore retirée.

 

Ils restent ainsi un long moment, leurs corps tendus proches l'un de l'autre, les mains d'Ariane posées sur la ceinture de la dorsale du jeune homme, alors que ses mains à lui suivent le dessin des bretelles de sa dorsale de protection à elle...

 

Toutes ces années de silence, de non-dits, de moments complices, trouvent leur paroxysme dans cet instant, se cristallisent dans les pensées qui les traversent tous deux alors que leurs corps se rapprochent, que leurs visages s'effleurent et que leurs souffles se mélent enfin dans un baiser tendre, doux et langoureux. Leur yeux se ferment et ils se laissent tous deux emporter dans le délicieux tourment qui les brûle depuis longtemps. Ils sont tous deux fixés, un tel baiser ne peut qu'être sincère. Leurs lèvres se frôlent, se caressent, leurs langues se rencontrent et s'enlacent en une douce valse chaude et soyeuse, alors que les mains de Sébastien font glisser les bretelles de la dorsale d'Ariane, dont les doigts fins écartent les pans de velcro de la ceinture de celle du jeune motard.

 

Leurs visages s'écartent, leurs regards se croisent et leurs yeux brillent alors qu'ils se tendent l'un vers l'autre pour un nouveau baiser passionné, arrachant presque les dernières attaches de leurs dorsales, et ils se retrouvent bientôt en sous-vêtement, allongés l'un près de l'autre, caressant le corps de leur complice...

 

  • Ariane, je...

  • Chuuut, ne dis rien Séb', moi aussi...

  • Tu es sûre? Ca fait si longtemps qu'on se connait...

  • Oui, justement...

  • Ariane, ce que je veux te dire, c'est que ce n'est pas l'histoire d'un instant partagé ou volé. J'ai tellement envie de partager plus avec toi...

  • Je sais. Je crois que je l'ai toujours su, mais que je ne l'avais pas compris. Et de mon côté aussi. J'aime les moments qu'on partage, j'aime ta présence, ta personnalité...

  • Moi aussi, et je suis vraiment heureux qu'on partage encore un peu plus.

  • Tais-toi et embrasse-moi, idiot, ajoute t'elle avec une sourire mutin.

 

Il s'exécute, et ses mains s'égarent sur le corps de son amie, qui en frissonne de plaisir alors qu'elle s'abandonne à la caresse de ces mains fermes et adroites, et à celle des rayons du soleil sous sa peau qui se dévoile de plus en plus alors que les quelques pièces de tissu qui la couvrent encore finissent à côté de la pile de vêtement qui s'entasse parmi les brins d'herbe. Qu'il embrasse bien, et que ce moment est excitant. Elle ne s'est jamais laissée aller ainsi, se livrant en toute confiance, et en pleine nature qui plus est!

 

Elle se sent mouiller, ruisseler de désir alors que les doigts de Sébastien parcourent sa poitrine, son ventre, ses hanches et ses cuisses... Un fort parfum se dégage d'elle, un parfum de lucre, d'envie... Et le visage de Sébastien est presque attiré vers l'entrejambe de la jeune femme, sa langue parcourant sa peau jusqu'à se retrouver à l'orée de cette zone si sensible, elle ne peut retenir son bassin qui vient s'offrir au jeune homme.

 

Leurs regards se croisent à nouveau, et elle devient dans le plissement des yeux du jeune homme le désir qui brûle en lui également, juste avant de sentir le contact d'un doigt qui caresse ses grandes lèvres. Elle mord sa lèvre inférieure alors qu'elle sent une vague de plaisir l'envahir sous ce contact léger, puis une cascade de bonheur et une jouissance qu'elle n'avait encore jamais connu finit de l'emporter et elle perd pied sous le contact de ces doigts qui caressent son intimité, la fouillent, sous la caresse soyeuse de la langue qui l'envahit, des lèvres qui excitent son clitoris, une douce sensation de chaleur brûlante prend possession de son intellect pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'elle soit finalement emportée par un long orgasme presque douloureux, qui la laisse languissante et gémissante alors que Sébastien reprend les caresses de son corps tout entier, l'accompagnant dans son orgasme qui semble ne devoir jamais finir.

 

Sans échanger un mot, les deux amants se retrouvent lovés dans les bras l'un de l'autre, échangeant un autre long baiser sous le regard complice des cormorans et goélands étonnés qui n'ont pas perdu une miette du spectacle, se caressant langoureusement alors qu'Ariane reprend progressivement le contrôle de ses sens, sous le regard brûlant d'un Sébastien qui lui aussi se laisse aller à savourer l'instant.

Par korrigancoquin.erog.fr - Publié dans : Récits - Communauté : Récits Erotiques X
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